Comme nous avons parlé du petit déjeuner et de son contenu, aujourd’hui je me propose de voir avec vous le repas du soir. Dans notre quotidien, comment peut-il être un élément important de notre santé ?
Des études récentes nous rapportent que l’horaire de notre diner pourrait avoir un effet aussi important que son contenu, sur notre hygiène de vie. Il serait question de chrononutrition. Nous allons essayer d’y voir plus clair.
En France, depuis quelques décennies, on observe un changement dans les habitudes. Si auparavant les repas du soir étaient pris un peu avant 20h, ils se sont déplacés vers 20h15 et les diners tardifs sont plus fréquents. Ces modifications pourraient elles avoir un impact sur notre santé ? On savait déjà que c’était le cas pour la qualité des aliments consommés. Des chercheurs de l’Inserm et de l’Institut de santé globale de Barcelone ont réalisé une étude auprès de 100 000 personnes, suivies entre 2009 et 2022. Il apparait que le risque de développer des maladies cardiovasculaires est plus important lorsque le repas du soir est pris tardivement. Ces mêmes habitudes alimentaires ont un impact aussi sur la prise de poids et sur la possibilité de développer un diabète de type 2.
Alors comment réduire les risques ?
L’étude citée ci-dessus met en évidence l’importance du jeune nocturne. Pour une durée de consommation alimentaire de 11h, il serait donc de 13h. Dans ce cas, les chercheurs proposaient un petit déjeuner vers 7h et un repas du soir vers 18h.En naturopathie, lorsque nous parlons de jeune, plutôt intermittent, le temps sans prise alimentaire est de 16h. On supprime alors un repas soit le petit déjeuner, soit le repas du soir. Des études ont pu démontrer aussi les bénéfices de ces habitudes alimentaires sur le diabète, le poids et la santé. Dans le cas de pathologie, il est important d’en parler avec son médecin avant de pratiquer ce type de jeune.
La chrononutrition
La chrononutrition consiste à adapter son mode alimentaire suivant son « horloge biologique ». Cette horloge interne qui contrôle les variations quotidiennes des paramètres physiologiques de notre corps, est influencée par la lumière. C’est ainsi que nous savons que sous l’effet de la lumière du matin, notre corps est davantage préparé pour une consommation alimentaire. Les hormones qui agissent sur notre système digestif sont davantage présentes en début de journée. Et à l’inverse, la sensibilité à l’insuline, hormone qui nous permet de stocker le sucre, est moins bonne le soir. C’est pourquoi lorsque cela est possible, le jeune intermittent en supprimant le repas du soir peut sembler plus pertinent.
Supprimer un repas reste difficile pour certaines personnes. C’est pourquoi le jeune nocturne de 13h peut être une bonne alternative. Il est possible aussi de s’adapter en fonction de votre style de vie (familiale- sociale) en mettant en place un diner tôt vers 18h sous forme de collation dinatoire 2 à 3 fois dans la semaine, réservant le week-end pour avoir un rythme plus souple. Il peut être réalisé sous forme de cure (pendant 21 jours) par exemple. Comme dans tous les cas, il est important que ces modifications soient faites au cours du temps et sans engendrer des tensions, source de stress. Et sans oublier de veiller au contenu qualitatif du diner!